Comment choisir ses chaussures de trail?

Choisir ses chaussures de trail n’est pas vraiment simple. Il faut dire que l’offre est pléthorique sur le marché. Aussi, je vous livre dans cet article quelques informations qui, je l’espère, vous guideront dans votre choix.

Une paire de chaussures de trail représente un investissement important avec des prix pouvant parfois grimper au-delà de 200 euros!

Bien choisir ses chaussures de trail évitera quelques pépins physiques. Des chaussures inadaptées augmentent en effet le risque de blessure: il vous en faut une paire adaptée à votre morphologie. Par exemple, on ne sélectionne pas le même modèle selon que l’on pèse 60 ou 80 kg. En effet, lorsque vous courrez, vous encaissez des chocs à chaque foulée et plus vous êtes lourds plus ils sont importants.

Les articulations et les muscles jouent le rôle d’amortisseur et sont donc mis à rude épreuve. Le choix d’une bonne paire de chaussures de trail est important pour absorber en partie ces chocs. Et surtout, il faut que la paire soit adaptée à votre type de foulée pour que les chocs soient « bien répartis ».

Connaître son type de foulée

Il est important de bien connaître son type de foulée. Pour rappel, il existe trois types de foulée: pronateur, supinateur et universel. Le pronateur a une attaque talon externe puis l’avant du pied bascule sur l’interne. Le supinateur a une attaque talon interne puis bascule sur l’extérieur du pied.

Pour déterminer votre type de foulée, vous pouvez regarder l’usure de vos chaussures. Mais l’idéal, c’est une consultation chez un podologue qui est parfaitement équipé pour vous aider. Au passage, il jugera de la nécessité ou non de vous apporter des semelles correctrices.

Quel que soit votre type de foulée, je conseille de choisir un modèle universel et d’y rajouter des semelles orthopédiques si vous en avez. En effet, vous verrez des modèles de chaussures de trail « pronateur » et « supinateur » mais la correction est minime. Vu que la supination ou la pronation sont plus ou moins accentuées selon les individus, des semelles sur mesure seront donc plus efficaces.

De bonnes semelles orthopédiques peuvent être un bon plan anti-blessure comme je l’explique dans mes conseils de prévention du syndrome de l’essuie glace.

Déterminer sa pointure

Tout d’abord, il faut savoir que l’idéal est d’acheter en fin de journée car le pied a gonflé.  Il est judicieux de prévoir une pointure voire une pointure et demi de plus que la normale selon les marques. Grosso modo, on doit pouvoir passer un doigt entre le talon et l’arrière de la chaussure.

Attention sachez que selon les marques, vous n’aurez pas la même pointure.
Par exemple, je chausse du 44 chez Saucony et du 43 chez Mizuno.

Où acheter ses chaussures de trail

Pour commencer, je vous conseille de vous rendre dans des magasins spécialisés type terre de running, endurance shop,… Les vendeurs sont des pratiquants (normalement!) et donnent généralement des conseils avisés pour choisir ses chaussures de trail. Cela vous permettra en  plus de faire des tests sur tapis.

Quand vous vous serez familiarisé avec un modèle et que vous connaîtrez bien votre pointure sur la marque, vous pourrez tenter de faire des affaires sur internet.

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De nombreuses personnes achètent sur internet sans connaître leur pointure pour un modèle et c’est ainsi qu’on trouve de nombreuses chaussures d’occasion. Mais je vous déconseille d’en acheter: on ne sait jamais réellement combien de kilomètres elles ont parcouru et elles peuvent être déformées par une foulée différente de la vôtre.

comment choisir ses chaussures de trail

Les caractéristiques d’une chaussure de trail

Avant de vous rendre en magasin, je vous propose d’en savoir un peu plus sur les principales caractéristiques des chaussures. Je trouve en effet que c’est toujours intéressant de se documenter un peu avant de choisir ses chaussures de trail.

L’amorti : il est souvent synonyme de confort et de protection des chocs pour les articulations. Les fabricants utilisent différentes technologies (gel, air,…) pour atténuer les impacts au sol. Mais il faut savoir que généralement plus l’amorti augmente plus le poids de la chaussure augmente du fait de l’ajout de matière.
Pour en savoir plus sur l’amorti, vous pouvez consulter cet article.

Stabilité : la stabilité regroupe tous les éléments, notamment la semelle intermédiaire, qui vont permettre d’aider à bien dérouler la foulée et à maintenir le pied. Cette stabilité sera renforcée par vos semelles orthopédiques. La qualité des renforts latéraux entre aussi en compte.

Dynamisme : cette caractéristique est plus subjective. Un poids léger est un critère important. Mais les matériaux restituant l’énergie absorbée au moment du contact avec le sol ont aussi une influence.

Protection: en trail les renforts sont importants, notamment les pare-pierres. Si vous allez très souvent dans des pierriers et en terrain très accidentés, des modèles renforcés sur le devant et latéralement protègeront vos orteils.

Accroche: l’accroche sur la semelle extérieure (aussi appelée semelle d’usure), matérialisée par des crampons, doit vous donner une bonne adhérence sur les types de revêtements que vous allez fréquenter.

L’esthétique: enfin, quoiqu’on en dise, l’aspect esthétique  a une influence sur vos choix! J’aime bien pour ma part le look agressif de mes Saucony Xodus!

Pour en savoir plus sur l’anatomie d’une chaussure de running

Les critères à privilégier pour choisir ses chaussures de trail

La chaussure idéale n’existe pas! Aussi, pour choisir ses chaussures de trail, il va falloir arbitrer entre plusieurs caractéristiques en fonction de ses sensations et de sa foulée.

Si vous pratiquez du trail sur terrain accidenté, par tous les temps, il faudra des semelles avec une bonne accroche et des renforts importants (protection latérale, pare pied). A voir aussi si vous recherchez l’imperméabilité et une bonne isolation du froid pour courir dans la neige (gore tex).

Pour le reste, il faut arbitrer entre dynamisme, amorti, stabilité et confort. Sachez que les modèles très légers (entre 200 et 250 g) sont étudiés pour la compétition. Leur durée de vie est courte du fait de leur fragilité et de la finesse de leur semelle intermédiaire. Alors à moins d’être Kilian Jornet, privilégiez des modèles plus costauds avec une bonne stabilité.

Concernant l’amorti, il faut être vigilant sur ce point. Choisir des chaussures de trail avec beaucoup de matière sous le pied a une incidence sur le déroulement naturel du pied. Cela peut perturber la foulée naturelle. L’idéal est donc, selon moi, d’opter pour un amorti raisonnable et de travailler sa technique.

Enfin, pour valider le choix final, tester est bien sûr important. Cela permet de se faire une idée de la stabilité, de vérifier que le pied ne bouge pas dans la chaussure. Et ce test permet de s’assurer que le modèle correspond bien à la largeur de votre pied et que vous vous y sentez bien.

Drop et minimalisme

J’en ai peu parlé jusqu’à maintenant. Deux termes sont assez en vogue: le drop et le minimalisme.

Pour simplifier, on peut dire que le drop est grosso modo la différence de hauteur entre l’arrière et l’avant de la chaussure.  Et on parle de chaussures minimalistes quand le drop est proche de zéro et que le poids de la chaussure est réduit au minimum.

Comme je le disais plus haut, il se dit que l’excès d’amorti a tendance à aller à l’encontre d’une foulée naturelle et  d’un bon travail technique. Il « endort » le pied en quelque sorte. De plus il favorise une attaque talon ce qui génère des chocs au niveau des articulations.

Le minimalisme s’inscrit à l’opposé de la recherche d’un amorti maximal: il vise à permettre au pied de fonctionner tel que la nature l’a conçu en quelque sorte. Il favorise ainsi une attaque sur le milieu voire l’avant du pied.

Je simplifie un peu les choses. Pour en savoir plus, je vous invite à lire deux articles:
– une étude intéressante sur l’influence de la chaussure sur la foulée
– une étude sur le lien entre minimalisme et performance

Mais attention, l’effet de mode et le marketing sont passés par là. Il ne faut pas choisir ses chaussures de trail uniquement sur le critère du drop. Changer de drop trop brutalement c’est la blessure assurée! Un changement de foulée brutal impacte en effet fortement les muscles et les tendons. Et puis, je pense que certaines personnes seront toujours plus à l’aise avec une attaque talon, alors que pour d’autres un drop raisonnable permettra quand même de conserver une foulée sur le milieu du pied.

Si ce sujet vous intéresse, je vois deux livres intéressants: « barefoot & minimalisme » de Frédéric brossard et Daniel Dubois (spécialistes en France du sujet)  et « nés pour courir » (Born to run) de Christopher McDougall (best-seller que je n’ai pas encore lu!).

Au final, il est intéressant de connaître les aspects technologiques et les effets de mode avant de choisir ses chaussures de trail. Mais il reste fondamental de tester ses chaussures et d’écouter ses sensations!

4 commentaires à propos de “Comment choisir ses chaussures de trail?”

  1. Belle collection de shoes 😉

    Très bon article détaillé qui aidera surement les coureurs à faire le bon choix!
    Pour revenir sur les semelles ortho, dans mon cas personnel ça ne m’a pas été bénéfique bien au contraire. Je suis pourtant allé chez une podologue de renom qui équipe les sportifs mais malgré ça j’ai crée des douleurs sous la voute plantaire qui m’ont durées 4 mois malgré l’arrêt du port des semelles ! Après examens, il s’agissait bien des semelles qui étaient en cause. Donc prudence, les semelles peuvent repoudrent certain problème mais aussi en créer d’autres (voute plantaire, cheville, bassin, hanches notamment..)
    L’avis est très partagé chez les kinés et médecins du sport..

    • Hello.
      C’est vrai il faut être vigilant pour les semelles. Le podologue verra l’effet sur les pieds mais pas sur la posture générale.
      J’ai eu aussi un souci par le passé. Suite à mon TFL, un osthéopathe m’a fait remarquer que ça avait une incidence sur ma posture. J’ai changé de podologue. Le nouveau m’a fait remarquer que la correction de ma pronation était trop forte et que cela accentuait le problème de mes jambes arquées. Je suis retourné chez l’osthéo suite au changement de semelles et il m’a dit que c’était mieux pour la posture. Depuis, plus de grosse blessure!

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