Une blessure psychologique ?

Chaque blessure est l’occasion d’apprendre sur soi-même et de prendre du recul sur sa pratique. Une entorse à la cheville, survenue mi-avril, est venue perturber ma préparation 2015. Ce fut bien sûr une déception mais aussi l’occasion de prendre du recul. Je vous explique dans cet article comment j’ai vécu cette période.

Comme je l’explique dans l’article planifier sa saison de trail, l’entorse intervient lors d’une banale sortie à la mi-avril. Cela tombe très mal car c’est proche de mon gros objectif du début de saison, le circuit de la Sure en Chartreuse (55 km pour 3500 m de déniv+). Les premières minutes après la blessure, je vois ma cheville doubler de volume et je ne parviens pas à poser le pied. Des ecchymoses apparaissent rapidement ce qui signifie que ça saigne.

Le diagnostic

Face au manque de disponibilité immédiate des médecins que je connais, je décide rapidement de me rendre aux urgences pour voir s’il y a de la casse. Après avoir fait une radio, je suis rassuré car il semble qu’il n’y ait pas d’arrachement osseux. Mais j’ai l’impression que ce n’est pas une entorse « normale »: sinon je pourrai poser le pied!

En effet, après quelques premières séances de kiné qui m’ont été prescrites, mon kiné m’explique que c’est mon ligament « tibio-fibulaire » qui est touché.  Pour ceux qui veulent en savoir plus, voici un lien que j’ai trouvé sur le sujet de l’entorse de l’articulation tibio-fibulaire. J’ai une bonne expérience des entorses mais c’était à chaque fois le ligament latéral externe qui était touché donc je suis un peu perdu face à cette blessure que je ne connais pas.

La prise de recul et l’acceptation rapide de la blessure

Depuis plusieurs semaines, j’étais focalisé sur mon objectif et j’avais vraiment envie de l’atteindre.  J’avais débuté le cycle de mes sorties préférées, à savoir des longues rando-courses que je partageais avec mon pote Christophe. Mais, paradoxalement, j’accepte rapidement la « sentence ». En effet, mon médecin m’ayant prescrit du repos pendant 10 jours, je me rends rapidement compte que j’étais en pleine phase de déprime et que ce repos me fait un bien fou.

Par le passé, le trail m’avait servi de refuge pour faire face à mes problèmes. Mais là, je sentais depuis quelques temps que, même si j’avais toujours plaisir à pratiquer le trail, ça n’était pas suffisant pour évacuer tous mes problèmes. La fatigue mentale était bien trop importante et mon corps a baissé sa garde. D’ailleurs, après coup, de nombreuses personnes de mon entourage m’ont affirmé que cette blessure ne les avait pas vraiment étonné et que le psychologique avait  sûrement beaucoup joué. Je prends donc beaucoup de recul durant cette période et je repose la tête et le corps.

Après, la fatigue mentale n’explique pas tout et j’en tire un autre enseignement. J’ai négligé le travail de proprioception que je vais désormais réintégrer régulièrement dans mon planning d’entraînement.

Au final, je pense aussi que l’expérience de mon syndrome de l’essuie-glace me fait aussi beaucoup relativiser. En effet, l’incertitude sur le délai de guérison est beaucoup plus faible dans le cas d’une entorse.

blessure psychologique

Le maintien d’un minimum d’activité physique pour me rassurer

La peur de perdre ma condition physique me pousse à maintenir une activité physique minimale durant cette période. C’est aussi une bonne chose pour la bonne cicatrisation de mon ligament à condition d’être très raisonnable. Je ne veux en effet prendre aucun risque de retarder la guérison: cela se fait en accord avec mon kiné qui pilote ma rééducation et ma phase de reprise.

Je fais essentiellement du vélo dans un premier temps. Puis, je profite pleinement de mon abonnement à une salle de sport pour intégrer progressivement le vélo elliptique, le stepper et enfin le tapis de course. Je refais également un peu de renforcement musculaire du haut du corps pour mieux « encaisser » les descentes avec les bâtons notamment. En parallèle, je tourne à 2 grosses séances de rééducations par semaine.

Les doutes

Durant cette période, je recharge le mental mais, comme pour toute blessure, les moments de doutes restent inévitables. N’ayant pas l’expérience de ce genre d’entorse, j’ai toujours la crainte que la casse « ligamentaire » soit plus grave que prévue. En effet, une tache bleue apparaît encore en bas de mon tibia au bout de quelques semaines, les muscles au pied du tibia me « tirent » parfois… bref, je sens toujours des gênes au bout de quelques semaines.

Je suis certes décidé à prendre mon  temps mais je commence à me demander si je n’ai pas repris la marche sans béquille trop tôt par exemple. En effet, c’est souvent conseillé pour les entorses du ligament latéral mais moins dans le cas de ma blessure.

Finalement, je décide de faire entièrement confiance à mon médecin généraliste et à mon kiné qui me rassurent.

Les choses progressent bien et début juin, soit 6 semaines après ma blessure, j’ai eu le feu vert de mon kiné pour reprendre la course à pied. L’occasion de prendre un nouveau départ et de réfléchir à de nouveaux objectifs que je vous raconterai dans mon prochain article.

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