Un premier rêve de trail compromis ?

Vous vous êtes entraîné dur, peut-être trop même. Le jour de la compétition approche. Et là, ça ne loupe pas : lors d’un des derniers entraînements, vous ressentez une douleur aux jambes ou aux articulations. La course contre-la-montre débute alors pour guérir et ne pas anéantir plusieurs mois d’entraînement. Mais est-ce bien raisonnable ? Je vous fais part ici de ma mésaventure à l’approche de l’Ultra Trail du Vercors en duo.

J’y pensais depuis quelques mois déjà quand mon pote Christophe m’en avait parlé… L’Ultra Trail du Vercors (UTV) en duo. Je sais que ce n’est pas vraiment raisonnable car j’ai fait pas mal de course en 2013 pour une première saison en compétition. Mais je me sens en forme, et le Vercors est un territoire que je connais bien et que j’adore. Alors pourquoi ne pas écouter mes envies et remettre à plus tard ce que je me sens de faire cette année ? Qui sait ce que demain nous réserve? Le problème c’est qu’il faut que je trouve un équipier pour faire la moitié des 86 km.

Plus qu’un objectif, une obsession

L’UTV a lieu début septembre et je prends la décision suivante : je vais profiter de mes vacances d’été pour faire de la randonnée et de longues rando-courses comme si j’allais le faire, sans prise de tête et en me faisant plaisir. Et puis je contacterai l’organisateur à mon retour de congé mi-août pour voir s’il reste des places et des personnes cherchant un équipier.

J’applique mon plan mais un nouvel évènement va encore plus me conforter dans mon idée de faire l’UTV : ma femme tombe enceinte durant l’été ! Alors là, plus de doute dans mon esprit, si je ne fais pas l’UTV cette année ce ne sera pas avant 2015 parce qu’avec un enfant prévu pour avril-mai 2014 je ne trouverai pas le temps nécessaire pour préparer correctement la chose…Du coup, je suis encore plus motivé !

De retour de vacances, je contacte donc l’organisateur. Je finis par être mis en relation avec Jean-Luc qui, comme moi, cherche un coéquipier suite à la blessure de sa compagne avec qui il devait faire la course. Je saute sur l’occasion et je ferai donc le trail en duo avec lui !

premier rêve de trail

La frayeur

Il ne reste plus que 15 jours avant la course et je réalise ma dernière sortie longue. C’est un samedi matin et je n’ai pas beaucoup dormi la veille en raison d’une soirée « légèrement » festive. Je ressens au bout de quelques minutes une légère gêne au mollet droit. Je n’y prête pas trop attention mais au bout d’un moment, je ressens une douleur beaucoup plus vive lors d’une légère accélération en montée. Pas de chance, je suis quasiment en plein milieu de ma balade et je dois donc gérer pour retourner à mon point de départ. Je rejoins d’ailleurs juste à temps ma femme pour la première échographie en boitillant.

15 jours. C’est la course contre-la-montre pour guérir de ce qui s’avère être une élongation au mollet droit. Est-ce bien raisonnable de s’aligner à l’UTV ? Normalement, 15 jours est un minimum pour guérir de ce genre de blessure. Dans mon esprit, il n’est pas question de lâcher maintenant que j’ai trouvé un équipier. Je vais devoir gérer la guérison et un minimum d’entretien physique.

Je glace et je bande mon mollet quelques jours et je fais un minimum de mouvements. Puis, pour m’entretenir, je remets en état mon VTT pour faire deux sorties tranquilles de 1h/1h30 et je vais nager en utilisant surtout le haut du corps. Ça passe il n’y a pas de douleurs, ouf. Mais avant le jour J, il me faut tester un footing mais pas trop tôt non plus pour laisser le temps de guérir. 3 jours avant la course, je tente un léger footing de 40 minutes, sans changement de rythme. Tout va bien. Je fais de très légers étirements au mollet pour l’assouplir. L’avant-veille de la course, je fais un footing avec quelques changements de rythmes.

Ouf, tout va bien je vais pouvoir vivre mon rêve. Mais serai-je vraiment à 100% ? N’y a-t-il pas un risque de rechute en escaladant les 2200 mètres de dénivelé positif qui m’attendent ? Il est trop tard pour reculer et je vais devoir faire confiance à mon corps.

Et vous, vous êtes-vous aligné sur une course à peine remis d’une blessure ?

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