L’automne est propice à la démotivation. Comment se motiver pour courir durant cette période? Les journées sont plus courtes, le temps est souvent morose. Bref, le chemin jusqu’au printemps risque d’être très long! Voici mes quelques astuces pour avoir un mental à tout épreuve (ou presque!).
1/ Avoir des objectifs clairs, réalistes et motivants
Tout d’abord, il est important de se recentrer sur sa motivation profonde à pratiquer le trail ou la course à pied. Si je devais résumer ce qui me fait vibrer au plus profond de moi-même, c’est l’envie de repousser mes limites, d’avancer dans la connaissance de moi-même tout en prenant plaisir à explorer de nouveaux paysages.
D’un point de vue plus concret, je pense qu’il est important de se fixer des objectifs réalistes. Il faut ensuite planifier un minimum son entraînement et tenir un journal. C’est ce que je fais depuis plusieurs années, pour jongler au mieux avec les contraintes de la vie quotidienne.
Cela aide à se motiver pour courir dans les moments de baisse de moral: si l’entraînement en lui-même ne vous fait pas envie, vous comprendrez qu’il est important pour vous aider à atteindre votre objectif qui vous tient à cœur. Alors vous allez apprendre à vous faire violence.
Bien sûr, le choix des objectifs est très important et il ne faut pas voir à trop long terme. La clé est de savoir casser en petits objectifs. En effet, je rêve de faire un ultra trail mais si je planifiais sur 3 voire 4 ans sans réel objectif intermédiaire qui me motive, je perdrais la motivation.
L’UT4M Chartreuse en lui-même m’a énormément motivé. L’obsession pour cet objectif, comme je l’explique dans le billet cap sur l’UT4M Chartreuse, m’a souvent fait ignorer toute baisse de régime (sauf blessure évidemment).
Après, votre objectif peut être à beaucoup plus court terme. J’ai par exemple pris plaisir à prendre part à l’Ekiden de Grenoble. Le fait de courir pour une bonne cause, l’association locomotive, et de courir pour une équipe a été très rafraîchissant. Ce type d’objectif peut vous aider à donner du sens à votre pratique sportive et à vous motiver pour courir.
J’en profite pour vous dire que j’ai écrit un guide pour vous aider à bien débuter en trail
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2/ Ne pas rester seul et échanger sur sa passion
Partager ses états d’âme peut aider à se motiver pour courir. Vous pouvez discuter aussi bien avec des pratiquants que vous connaissez qu’avec personnes avec qui vous êtes en contact sur les réseaux sociaux si vous les utilisez.Vous pouvez également échanger avec vos proches. Encore faut-il qu’ils comprennent vos passions et que vous ne passiez pas non plus votre temps à vous apitoyer!
D’une manière générale, extérioriser votre baisse de motivation peut vous aider à en prendre davantage conscience et à mieux repartir de l’avant.
Vous pouvez bien sûr aller courir en groupe. C’est un bon remède à la perte de motivation surtout l’hiver lorsqu’il faut courir par temps froid. Mais ce n’est pas toujours possible selon vos contraintes.
Enfin, le fait de parler de votre passion et de vos objectifs devant des collègues ou autres connaissances peut aussi vous booster. Vous leur en avez mis plein la vue avec vos courses, maintenant vous allez devoir assumer. Car vous allez avoir du mal à leur expliquer que vous avez annulé votre séance juste à cause de la pluie!
3/ Se motiver pour courir…après le plaisir
Comment se motiver pour courir si vous n’y prenez plus aucun plaisir? N’oubliez pas les bonheurs simples liés à votre pratique.
Par exemple, rappelez-vous dans quel état de bien-être vous vous sentez après une séance de fractionnés. Certes, vous n’avez pas très envie d’y aller au départ.
Mais au final, combien de fois avez-vous été vraiment déçu de vous être forcé? Je me sens généralement zen le lendemain d’une bonne séance de côtes quand je suis allé au bout de moi-même et que j’ai passé une bonne nuit de sommeil par-dessus.
Vous pouvez aussi vous focaliser sur le simple plaisir d’être dans la nature, de traverser un quartier que vous connaissez ou le simple besoin d’évacuer le stress d’une journée galère. Vous ferez le vide et vous ne penserez progressivement qu’à la sensation de liberté et à la satisfaction de vous être bougé.
Enfin, vous pouvez également innover dans vos séances et sortir d’un plan d’entraînement finalement trop rigide qui ne vous convient pas. Osez le fartlek, fractionnez aux sensations (mais prudemment), faites des séances de renforcement musculaire, explorez des nouveaux parcours. Vous rendrez vos séances plus ludiques et vous prendrez plaisir à ne plus avoir les yeux rivés sur le cardiofréquencemètre, la vitesse, le chronomètre.
En bonus, pensez à une éventuelle récompense pour vous être fait violence. Une bonne bière par exemple que vous prendrez grand plaisir à apprécier, d’autant plus après vous être fait violence. Le goût est toujours meilleur dans ce cas-là!
4/ Relâcher la pression
Si vraiment rien n’y fait, il va falloir un peu lâcher prise. Pour maintenir votre condition, vous pouvez choisir de varier les sports. Cela permettra notamment de briser la routine dans laquelle vous vous êtes peut-être installé dans vos entraînements.
De mon côté, la pratique du ski de fond et de la randonnée m’aident beaucoup à conserver la motivation pour la pratique du trail. Bien sûr, j’ai la chance d’habiter près des montagnes ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Mais vous pouvez faire un peu de vélo, de la natation, du tennis,…
Et puis, acceptez tout simplement d’être dans un moment plus difficile de votre saison. Regardez derrière vous et soyez fier du chemin parcouru. Pensez à vous récompenser et à être satisfait après une séance où vous vous êtes accroché. Avec le temps, j’ai appris à être indulgent avec moi-même. Je ne suis pas et je ne serai jamais Kilian Jornet. Mais cela ne m’empêche pas de me fixer des objectifs ambitieux de mon point de vue.
Enfin, vous en avez peut-être trop fait et vous êtes peut-être en surentraînement. Il est peut-être temps de faire une coupure annuelle. Je sais, vous avez peur de perdre tout vos acquis mais à un moment donné il est impératif d’écouter votre corps et votre tête pour ne pas aller droit dans le mur. Vous verrez, cela vous aidera à progresser physiquement et mentalement.
5/ Stimuler ses sens et son imaginaire
La lecture peut vous aider à réfléchir et à prendre du recul sur le rapport à votre passion. J’ai par exemple lu « la frontière invisible » de Kilian Jornet. Je vis complètement de l’intérieur certains passages. Certains me donnent envie de partir à l’aube escalader les montagnes et contempler le lever de soleil « chaque lever de soleil est un moment spécial, magique qui contient quelque chose dans son processus que vous ne pouvez pas déchiffrer et qui rend fou ».
J’ai également lu le livre d’Albert Bosch « Vivre pour se sentir vivant » où il raconte sa traversée de l’Antarctique. Des passages de ce livre m’ont marqué et m’accompagnent dans ma réflexion sur ma pratique. Par exemple « si nous nous contentons de rêver sans agir, nous ne risquons de ne vivre qu’au conditionnel ». C’est tellement vrai. Se motiver pour courir, c’est aussi un pas supplémentaire vers le rêve d’une grande course que nous voulons réaliser un jour.
Regarder des vidéos de personnes et athlètes que vous admirez peut également vous aider à repartir de l’avant. Je suis un admirateur de Sébastien Chaigneau, une figure du trail qui transpire la passion et l’humilité. Visionner la vidéo Endurance Life m’a souvent aidé à retrouver la motivation pour progresser en trail. Il y a aussi la vidéo d’Intérieur Sport avec Kilian Jornet qui peut aider à se motiver pour courir.
Enfin, vous pouvez également écouter de la musique motivante pour courir. Vous pouvez le faire soit avant d’aller courir soit pendant votre pratique. D’ailleurs, certaines études avancent que la musique améliorerait la performance. Mais cela est autre débat…
Personnellement, je n’aime pas trop écouter de la musique quand je cours.
Mais j’aime bien avant. Voici mes quelques musiques motivantes pour courir: « Tornado » de Jonsi , « Now we are free » d’Enya (BO de Gladiator) et la BO de Christophe Colomb. C’est d’ailleurs cette dernière qui était en musique de fond lors du live du départ de l’Ultra Trail du Mont Blanc cette année. Et ça ma donné des sacrés frissons!
Voici d’autres musiques qui peuvent faire vibrer au départ d’une course.
Et vous, utilisez-vous ces astuces pour retrouver la motivation pour aller courir? En avez-vous d’autres?
Bien vu! Je partage et approuve tout ces points….Sauf le premier!! 🙂
J’ai cette chance de pouvoir courir sans me fixer aucun objectif….Surement grâce au point 3. « Le plaisir »! Il faut dire aussi que par chez nous, on a un cadre exceptionnel qui fait que l’on peux se permettre de courir juste pour le plaisir…N’est ce pas? 😉 C’est pas forcement le cas pour ceux qui vivent dans les grandes villes…Pas certain non plus que j’irais courir si j’habitais dans une région plate…
Salut!
C’est vrai que tu ne carbures pas aux objectifs comme moi.
Le plaisir de profiter du cadre exceptionnel, de partager et de raconter l’histoire de tes sorties est quelque part ton noble objectif.
De mon côté, j’oublie quand même parfois les objectifs pour me focaliser sur l’exploration de nouveaux chemins et le plaisir. C’est d’ailleurs ce qui m’a poussé à débuter le trail.
Mais c’est vrai que l’envie de repousser mes limites et me fixer des challenges finit toujours pas revenir au galop 🙂
Salut
Intéressant!
Pour moi ton premier point, est LE premier point tout court, car justement j’aime pas trop courir, en fait c’est un moyen pour un but (faire des courses dans la nature)…
Courir pour moi est quand même beaucoup moins intéressant que randonner et, où que l’on habite, en hiver, où est le plaisir des paysages s’il fait nuit??? Je n’ai pas de problème à me motiver le week-end, mais le soir à 18h00 quand il fait nuit, c’est pas le même trip…
Pour moi les personnes qui courent à la frontale, sans un objectif qui le légitime, je leurs conseillerais l’analyse 😉
Quand il y a de la lumière, un meilleur climat, tout prend un autre sens, le plaisir augmente naturellement…
Salut!
Merci pour ton retour.
C’est vrai que la nuit c’est plus compliqué de trouver du plaisir à admirer les paysages. Alors on se dit que c’est pour la bonne cause et pour être affuté pour les beaux jours.
La randonnée et le trail c’est vraiment deux trips différents je trouve.
L’avantage du trail c’est que tu peux voir pas mal de paysages en peu de temps et que tu apprends à mieux te connaître dans l’effort.
Mais pour prendre le temps de bien connaître la montagne et de l’apprécier, la rando (à pied, à ski, à raquette) y a que ça de vrai!