Un épilogue riche en émotions

Une aventure humaine extraordinaire pour un dénouement heureux. J’ai donc réussi mon pari d’obtenir l’examen probatoire pour rentrer dans la formation d’accompagnateur en moyenne montagne. Je crois que je ne réalise toujours pas. Je vous raconte tout ça dans cet article pour essayer d’ouvrir les yeux !

Début 2015, le quotidien perdait un peu de sens et je me sentais en situation d’échec. Mais un entourage solide et mes valeurs m’ont toujours servi de bouclier pour ne pas sombrer et relativiser la situation. Et j’ai décidé de me bouger pour inverser la tendance. Avec le recul, je pense que j’avais juste besoin d’être moi-même, de vivre plus intensément et de me réaliser par l’action. La pratique régulière du trail ne suffisant plus, j’ai ressenti le besoin d’aller plus loin. C’est en parti de là qu’est né ce projet de tenter l’aventure du diplôme d’accompagnateur en moyenne montagne.

Une fois cet ambitieux objectif déterminé, il a fallu intégrer une intense préparation dans un quotidien déjà bien chargé. J’ai ainsi d’abord fait le choix de ne plus travailler le mercredi pour ne pas trop empiéter sur le temps en famille. Car j’ai passé de nombreuses journées en montagne, souvent seul, pour présenter une liste de 40 randonnées dans le cadre de l’examen. Très chronophage mais réalisable avec un peu d’organisation. Surtout que j’ai pu compter sur mes parents et des amis pour m’accompagner de temps en temps. Je leur dois une partie de ma réussite.

L’épreuve sur les connaissances générales et surtout la course d’orientation constituaient aussi un immense défi il y a un an. A l’époque, je ne savais pas vraiment orienter une carte, reconnaître tous les reliefs et utiliser correctement une boussole ! Aussi, j’ai fait un deuxième choix fort : investir dans une formation que j’ai suivie pendant des congés. Bien m’en a pris car, en plus de m’avoir beaucoup appris, elle m’a permis de vivre une aventure humaine extraordinaire et de faire des rencontres. Je dois ainsi une grande partie de ma réussite aux formateurs de l’AFRAT et aux gens exceptionnels que j’ai rencontrés.

Et dire que j’ai pensé à jeter l’éponge après mon entorse fin juin. Je crois que c’est ce qui m’a permis de retrouver de la fraîcheur mentale et de me retrouver au pied du mur. Et c’est à partir de là que j’ai décidé de ne plus me prendre la tête et de profiter de chaque instant en relativisant sur l’enjeu. Comme je le disais dans l’article la folle aventure continue je crois que j’ai enfin saisi le sens de la phrase « Le bonheur ne se trouve pas au sommet de la montagne, mais dans la façon de la gravir », Confucius.

Mais l’épilogue a été épique et d’une rare intensité émotionnelle. Nous avons démarré par le QCM sur les connaissances générales qui ne m’a pas trop posé problème tant je l’ai travaillé. C’est le lendemain qu’a eu lieu le gros morceau : la course d’orientation qui a éliminé 70% des candidats. Et j’ai bien failli en faire partie à 6 minutes près…

epreuve CO

En étant concentré et sûr de ma force du début de la fin, j’aurais dû en venir à bout facilement et sans frayeur car j’étais parfaitement préparé. Mais il faut croire que j’ai un besoin viscéral de douter et de me remettre en question à tout moment.

Un départ dans la sérénité et une relative maîtrise du début de parcours m’ont permis de rallier tranquillement la première barrière horaire. Et puis, j’ai commencé à faire quelques petites erreurs et à perdre inutilement de l’énergie en rajoutant un peu de distance et de dénivelé. Rien de grave mais avec un sac de plus de 10 kg ça commence à peser.

J’ai ensuite réalisé une importante erreur d’itinéraire qui a déclenché un cycle infernal : montée de stress et début d’hypoglycémie. Je me suis alors retrouvé à genoux au milieu d’un champ de ronces. J’ai commencé à calculer le temps pour la deuxième barrière horaire. J’ai alors compris que l’échec était tout proche voire presque inéluctable. Mais j’ai immédiatement décidé de le refuser de manière obsessionnelle. J’ai traversé le champ de ronces, je me suis alimenté et j’ai repris confiance en mon orientation. Je n’ai pas cessé de regarder ma montre et j’ai passé la deuxième barrière horaire pour 6 minutes, exténué.

Dans la foulée, il a fallu passer l’épreuve du terrain varié qui vise à valider l’aisance du candidat en terrain difficile. J’ai donc décidé de souffler 5 minutes avant de la faire et de ne plus regarder ma montre. Sur le moment, je pense avoir bien négocié ce passage, mes quelques séances de slackline et mon strap à la cheville m’ayant été bénéfiques !

Mon mental est alors reboosté et je sens que le plus dur est fait. Je retrouve notamment une grosse confiance en mon physique. La fin du parcours ne sera presque que formalité et j’ai plus de 30 minutes de marge à l’arrivée. S’en suit alors une interminable attente de plus de 4h pour être sûr d’avoir validé les bonnes balises et le terrain varié. A l’annonce de mon nom, je ne peux m’empêcher de pousser un cri de joie. Cette joie est toutefois atténuée par l’échec de plusieurs de mes amis de la formation. Je suis tellement déçu pour eux car tout le monde méritait de réussir.Un épilogue riche en émotion

Ne reste plus que l’épreuve de l’entretien pour laquelle il faut se présenter et être en mesure de décrire des randonnées tirées au sort parmi les 40 randonnées. Ça se passe bien jusqu’à ce qu’on me pose de nombreuses questions sur la sécurité lors de mes randonnées enneigées. J’ai l’impression que ne pas avoir de Détecteur de Victime d’Avalanche (DVA) pose problème alors que je détaille de nombreuses autres mesures de sécurité. Du coup, je sors un peu énervé de l’entretien.

S’en suit une nouvelle attente de 24h, qui ne m’empêche pas de fêter la fin des épreuves avec les amis de la formation. Le lendemain, celle qui a le plus « subi » la situation et qui m’a toujours encouragé m’appelle. Je ressens de l’émotion dans sa voix. Ma femme m’appelle pour me dire la bonne nouvelle : elle a consulté les résultats qui sont publiés plus tôt que prévu sur internet. Je reste sans voix, incapable de réaliser que j’ai réussi mon incroyable pari.

C’est une belle aventure qui se termine et un nouveau chapitre qui s’ouvre. Je suis déjà nostalgique mais fier de ce que je viens de réaliser. Maintenant, cap sur le trail des templiers !

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