Compte-rendu Saintélyon 2022

Il a été long à sortir ce compte-rendu de ma Saintélyon 2022 ! Mais le voici avec sa dose de rebondissements qui, je l’espère, donnera envie de le lire jusqu’au bout.

L’aventure commence bien avant le samedi 3 décembre 23h30, jour et heure de départ de la course.

Le lundi 28 novembre, le téléphone sonne vers 13h.
Mon fils ne se sent pas bien et je dois filer le chercher à l’école.

Une fois de retour à la maison, je lui fais un test pour voir si c’est le covid.
Je décide de me tester au cas où car j’ai l’impression d’être à nouveau enrhumé depuis la veille.

Mon fils n’a rien. Mais de mon côté, le verdict tombe, cruel à 5 jours et demi du départ de la Saintélyon : je suis positif !

La course contre-la-montre avant le départ

Le mardi et le mercredi s’avèrent pénibles. Je suis totalement HS. Mais il reste du temps et je n’ai pas abandonné l’idée d’être au départ de la Saintélyon.

Il m’a fallu tant de temps pour me remotiver à revenir sur les longues distances. Alors pas question d’abandonner aussi rapidement pour ce point de passage « obligé ».

Jeudi, je me sens un peu mieux mais très fatigué. Je fais une croix sur mon objectif de passer sous les 9h : je me rattache simplement à l’envie d’être sur la ligne de départ et de vivre cette aventure.

Vendredi je tente un footing. C’est difficile au niveau respiratoire, je tousse pendant quelque minutes après ce bref entraînement. Mais une nouvelle fois je reste positif : les jambes sont plutôt là. Il « suffira » de ne pas monter au-dessus du seuil aérobie, voilà tout !

Samedi 3 décembre, le moral est un peu moins bon au réveil. Je me sens très fatigué malgré une grosse motivation. Je doute un peu.

Mais j’ai encore un peu de temps, le départ est à minuit. Alors je passe une bonne partie de la journée allongé dans le lit pour me reposer au maximum.

Un départ tout en gestion

Puis c’est enfin le départ en train pour Saint-Etienne en fin d’après-midi. Je me sens mieux, l’excitation commence à monter.

Une fois arrivé à Saint-Etienne, je patiente calmement à l’intérieur, allongé à même le sol pour m’économiser jusqu’au bout.

Puis, un peu avant 23h, c’est l’heure de rejoindre la ligne de départ. Il sera donné avec un peu de retard mais c’est sans importance.

Je prends un départ particulièrement prudent avec en tête une ligne de conduite : gérer le souffle pour rester en zone aérobie, toute montée au seuil se payant cash au niveau respiratoire.

Cette gestion va longtemps fonctionner. Je prends beaucoup de plaisir malgré des conditions assez dantesques.

La pluie fait son apparition peu de temps après le départ. Nous affrontons longtemps le brouillard avec un champ de vue particulièrement rétréci. Le terrain devient rapidement un champ de boue.

Je suis malgré tout heureux de renouer enfin avec ce format de course.

Un peu de souffrance pour aller au bout

Le manque d’oxygénation de mes muscles finit toutefois par me rattraper. Mes jambes saturées d’acide lactique se mettent subitement à brûler de toute part dès 5h30 de course .

J’ai aussi quelques gênes au niveau digestif, notamment en raison du froid.

Mais il en faut plus pour me décourager. Je sers souvent les dents durant les 4 dernières heures de course.

Je m’accroche aux nombreux messages de soutien que j’ai reçus, je pense à mes amis et à ma famille qui me suivent de loin. Avec les années, le trail est presque devenu un sport d’équipe pour moi !

Le petit miracle a eu lieu

Je finis bien et pas si loin de mon objectif malgré mon état : 9h32 de course.

J’ai un peu joué avec ma santé et je ne suis peut-être pas le meilleur exemple à suivre.
Mais l’émotion que j’ai ressenti une fois la ligne franchie, c’est vraiment quelque chose de fort.

Je me remets enfin en marche vers les ultra longues distances après quelques années d’errance et de doutes.