Après un an de pratique du trail, je craque pour l’Ultra Trail du Vercors 2013 en duo. L’organisateur m’ayant aidé à trouver un équipier, je suis donc prêt pour vivre ce premier rêve qui a occupé mon esprit pendant plusieurs semaines. Cela va effectivement être l’apothéose de ma saison…mais également le retour d’une blessure tenace.
Comme je l’expliquais dans l’article un premier rêve de trail compromis, j’ai donc dû faire face à une élongation au mollet à 15 jours du départ de l’Ultra Trail du Vercors. Mais, suite à mes derniers footings je me sens d’attaque même s’il y a forcément une certaine appréhension. Par sécurité, je prendrai une bande Velpeau et du paracétamol dans mon camelbak !
Un lever matinal
Pour me mettre dans le bain et rencontrer mon équipier, je décide de monter à Villard-de-Lans, lieu du départ, la veille. J’en profite également pour récupérer mon dossard.
Le départ est fixé le samedi matin à 6h donc il va falloir se lever tôt! Je me lève à 4h15 le temps de prendre un mini petit-déjeuner et de faire la route. J’ai beau être matinal j’ai mal! J’ai très peu dormi car je suis terriblement excité par cette aventure extraordinaire qui se profile. Sur la route, j’écoute Yiruma qui me rappelle des bons souvenirs « It’s your day » une chanson qui porte bien son nom! Aujourd’hui encore quand je l’écoute je repense à cette belle aventure.
Mon camelbak me lâche
Je retrouve mon pote Christophe, qui fait le même relais que moi, et Thomas qui est son équipier. Nous allons donc pouvoir faire la course ensemble. Peu de temps avant le départ, il me fait remarquer que je perds de l’eau depuis mon camelbak. C’est la panique car la fuite est importante ! Le problème se situe au niveau du joint entre le tuyaux et la poche à eau. Je ne peux rien faire. Heureusement, j’ai deux gourdes de 0,5 litre. Il y a des ravitaillements mais ça va être chaud à gérer. Je remplis quand même le camelbak que j’utilise en priorité mais il se vide en 45 minutes. Tant pis, je vais devoir gérer et puis par chance il ne fait encore trop chaud.
La beauté du parcours
Passé ce petit coup de stress, je me concentre sur ce début de course qui est magnifique. Après une première heure de course à la frontale, nous arrivons au col Vert pour le lever du soleil et nous courons sur les balcons du Vercors. La vue sur le bassin Grenoblois et les autres chaînes montagneuses des alentours est magique. Je suis ensuite content de trouver un premier ravitaillement liquide dès le début de la descente vers Corençon-en-Vercors. Christophe et moi arrivons à mi-parcours plutôt frais et en profitons pour piller le ravitaillement…du relais 4! (je plaide coupable car il y a une preuve: la photo ci-dessous!)
C’est ensuite reparti pour une partie vallonnée en forêt agréable mais usante car il faut souvent courir et relancer. Puis un long faux plat descendant sur bitume fait très mal musculairement!
La course contre la douleur
Nous attaquons la dernière difficulté du jour : la montée du gros Martel avant de redescendre sur le point de passage de relais à Méaudre. Nous marchons de plus en plus car ça commence à être dur. Nous ne sommes plus très loin du sommet. D’un coup, je ressens une vive douleur à la cuisse et au genou gauche. La douleur est assez difficile à localiser. Je commence à souffrir. Christophe essaye de me booster mais je suis obligé d’alterner marche et course même sur plat. Il ne reste plus que la descente. Mais c’est un calvaire : la douleur est exacerbée, je suis penché en arrière, je ne sais plus comment me tenir. Finalement, je vais au bout de mon rêve et je parviens à rejoindre mon équipier dans la douleur !
La fusée Jean-Luc
J’ai mis 6h40 pour boucler les 43,5 km et 2200 m de D+ laissant Jean-Luc 43ème sur 64. Je redescends chez moi pour me reposer et glacer mon genou. Grâce à internet, je surveille le temps de passage de mon équipier et je vois qu’il part comme une fusée!
Il finira son relais en moins de 5h30 nous remontant à la 22ème place sur 54!
Un ancien cyclo, prof de ski vivant sur le plateau du Vercors ça envoie! Et dire que c’est sa première saison en trail…
L’aventure se termine sur un bon moment de convivialité: bière, repas,… Mais que d’incroyables épreuves pour en arriver là: j’ai dû trouvé un équipier au dernier moment, faire face à une blessure musculaire 15 jours avant la course, gérer la fuite de mon camelbak le jour de la compétition et terminer presque sur une jambe ! Mais quel pied malgré tout !
Et vous quel est votre meilleur souvenir en trail?