Alimentation pendant un trail: le jour où je me suis trompé

Plus la distance augmente et plus l’alimentation pendant un trail prend une importance capitale. Je pense avoir progressé sur le sujet depuis quelques années de pratique. Mais j’ai encore des progrès à réaliser en vue de l’Echappée Belle. Car certaines erreurs ne pardonneront pas, peu importent les heures d’entraînement. Ces erreurs, je les ai faites lors du trail des Templiers l’an dernier et je vous les raconte dans cet article.

Cet article fait partie d’un événement interblogueurs organisé par Elodie du blog Recettes de sportif. Le thème de cet événement est : “Ma pire erreur d’alimentation lors d’une épreuve d’endurance“. A l’issue de cet événement, un article réunissant les articles de tous les participants sera publié sur le blog d’Elodie.

Comme je l’explique dans mon compte-rendu sur le trail des Templiers 2018, j’ai connu une grosse défaillance en fin de course. A ce moment-là, je n’ai plus de forces et plus envie de continuer. Quelques petits soucis gastriques commencent aussi à faire leur apparition.

Comment ai-je pu en arriver là ? Après un départ un peu rapide, la gestion de course a été plutôt bonne jusqu’au pied de cette fameuse montée au Cade. Il faut donc plutôt aller chercher du côté de la stratégie d’alimentation car là il y a des choses à revoir.

Une première partie de course bien gérée

La première partie de la course est parfaitement préparée. Je pars avec deux flasques de boisson énergétique (testée à l’entraînement) et de l’eau dans mon camelbak. J’ai également mes traditionnelles pâtes de fruit, pâte d’amande, barres salées,…

En début de course, je respecte des petites prises régulières et je m’hydrate régulièrement. Je profite des ravitaillements pour prendre notamment un peu de salé (des TUC) durant toute la première partie de la course. Je n’improvise pas trop jusqu’à la Roque Sainte Marguerite, qui est à la mi-course, après 5h de course.

Le solide ça ne passe plus !

Nicolas Martin, 2ème des Templiers, explique dans une publication Facebook qu’il existe 3 stratégies d’alimentation pendant un trail :
– Eau pure ou avec des électrolytes + apports solides ou semi solides
– Boisson énergétique du commerce ou maison
– Boisson énergétique peu dosée + apports solides ou semi solides.

Pour la deuxième partie, je vais rester sur la première stratégie dans un premier temps. Je remplis mes gourdes de Saint Yorre puis je compte faire avec mes aliments solides. Mais cela ne va pas se passer comme prévu. Soudainement, je n’arrive plus à bien mâcher et les barres ne me font plus du tout envie !

Le résultat est qu’en 2h je vais péniblement manger en tout et pour tout une pâte d’amande et une ½ barre de salé. Je connais un début de saturation au sucre car même le petit gel de secours ne me fait pas du tout envie ! Une petite compote au goût moins sucrée serait peut-être mieux passée.

alimentation pendant un trail

Je paye l’addition

A ce moment-là, je me dis aussi que j’aurais dû prendre des doses supplémentaires de boisson énergétique. Même un peu de sirop suffirait à mon bonheur !

Je ressens les effets de ce manque d’alimentation dans la descente vers Massebiau. Et le problème, c’est que Massebiau n’est qu’un point d’eau. Il va falloir faire la montée au Cade avant de profiter d’un bon coca (car à ce moment-là je sens qu’il n’y a que ça qui va passer).

Je ne peux rien avaler alors je vais faire cette montée à bout de force. Après ce calvaire, je remplis mes flasques de Coca au dernier ravitaillement. Et l’énergie va revenir peu à peu me permettant de bien finir malgré quelques inévitable problèmes gastriques sûrement dûs à cet excès de coca !

Ce que j’ai appris

Lors de l’UT4M Challenge, j’avais également souvent improvisé sur les ravitaillements de fin de course. Mais cela était possible car les étapes étaient plus courtes et le rythme un peu moins élevé.

Mais l’alimentation pendant un trail tel quel les Templiers, cela ne s’improvise pas. Ma principale erreur a été de croire que je pouvais faire toute la deuxième partie de course avec des aliments solides à consommer au gré de mes envies.

Force est de constater que je semble plus adepte des boissons énergétiques (le plus naturelle possible et pas trop dosées) et des aliments liquides au goût peu sucré.

Je sais donc ce qu’il me reste à tester en vue de l’Echappée Belle ! Et vous, êtes-vous au point sur votre stratégie d’alimentation pendant un trail ?

4 commentaires à propos de “Alimentation pendant un trail: le jour où je me suis trompé”

  1. Salut Jérôme,
    J’ai fait les templiers aussi , l’an passé, j’ai mis 11h00. Donc pas exceptionnel. Mais je n’ai pas eu de coup de mou, mais je m’aperçois qu’au fil des trails et suite à la Maxirace 85k et au Sainte Victoire 60k que :
    1/ les boissons isotoniques ou énergétiques me pètent le bide soit pendant la course soit après => du coup je suis passé à l’eau uniquement avec une variation bulle sans bulle. en mettant les bulles aussi dans les flasques. je suis joueur.
    2/ La nourriture : j’ai arreté les barres énergétiques, les fioles liquides boost. car cela me cause le même désagrément que le boissons point 1. Donc je mange des figues séchées, des dates, et des barres céréales bio( donc peu sucré celles que je prends) et tout ce qu’il y a sur les ravitos en fonction de mon envie. Donc tuc saucisson, banane, abricot séché, …
    => quand je vois mon pote qui a fait comme toi et n’a pas pu se nourrir normalement car il a mangé des gels, et autres solutions chimiques, je pense que j’ai pris la bonne option.
    En effet, comme je suis pas champion et que les seuls objectifs sont par ordre croissant :
    1 / être finisher
    2/ finir devant mon pote qui est mon ex-boss 🙂

    Je vis pas d’amour et d’eau fraiche mais le naturel sur le long terme est ce qu’il ME faut.

    A venir l’UTPMA, mon premier 100, donc je verrai
    la TDS 145 pour clore la saison et là je pense que la bouffe sera primordiale.

    • Salut Mathieu.

      Merci pour ton retour très intéressant!

      Je suis à peu près dans les mêmes constats que toi:
      – Je suis relativement fragile du système gastrique malgré mes précautions.
      – Aussi, je vais aller vers du plus naturel et supprimer le maximum de substances « chimiques ». Et trouver des astuces naturels pour mieux préparer le terrain: probiotique, argile verte,…

      Beau programme pour tes courses. Pareil, pour l’Echappée Belle je vais bien me concentrer sur le test de l’alimentation car faire du volume en montagne je saurai faire!

      Au plaisir d’avoir des news et bonne chance pour tirer la bourre à ton pote ex-boss 🙂

  2. bonjour Jérôme.
    Je me demande vraiment si c’est possible de faire des épreuves comme celle-ci ,sans avoir de gros coup de « barre » .Notre organisme ,à moins de dispositions exceptionnelles ,n’est pas prévu pour de tels efforts en continu . S’il n’y avait pas la dictature du chrono, la distance et la difficulté passerait mieux avec des poses programmées ,de plusieurs minutes ( genre 10 à 15 mn toutes les 2 H ) ce qui permettrait entre autres de satisfaire des besoins naturels.
    Sans aller jusque là ,ça serait intéressant , de tester à l’entrainement la perte réelle , de temps en programmant des passages de retour au calme ou carrement stop ,dans des parcours connus .

    Quand aux difficultés de s’approvisionner en énergie ,tu n’es pas dans un cas très rare . Vu la sollicitation de l’organisme , les fonctions digestives ne sont pas prioritaires pour notre organisme , d’ou les difficultés à assimiler les aliments solides ,voir les gels et pâtes diverses , qu’on peut se retrouver en train de mâcher pendant des kms . Reste les liquides……..là aussi plus l’organisme est sollicité ,moins l’assimilation est bonne . Tu as pu avoir l’expérience du liquide qui bloblote dans l’estomac ,en cours de compétition . De plus pour certain chercheurs trop d’hydratation pourrait amener des troubles par hyponatrémie, par hémodilution avec des symptômes semblables à l’hypoglycémie……. et donc ils conseillent pour les sports d’endurance, de boire à sa soif !!!!!!!

    Compte tenu de ses réflexions que faire ?
    Tout ,d’abord comme tu n’es pas un pro et que tu as une vie en dehors du trail , tes résultats quant quand même très respectables . Alors tu peux jouer à les améliorer, mais pense au long terme et à ton capital santé ( C un papy qui écrit) .

    Et puis en pratique pour ton ravitaillement en compétition ,pas mal ton coca dégazeifié (plutôt dilué , c’est encore mieux ) et essaie une boisson maison genre boisson à base miel eau et citron , boisson que l’on dilue de plus en plus au fil des heures . On peut tester en alternance des bouillons dilués genre brodo de Rapunzel ou mieux fait maison, mais c’est pas buvable par tout le monde !
    Peut être envisager un apport en carnitine aprés 2 H d’épreuve , substance qui faciliterait la consommation de notre réserve de graisse brune .

    En tout cas bravo pour tes performances tout en ne délaissant pas ta vraie vie. Le Trail devrait rester un jeu , comme tout sport pour un non professionnel .Et puis bonne saison avec beaucoup de plaisir .

    Je découvre ton blog depuis qq jours, je le trouve très intéressant , je suis entrain de tout le lire ….Continue ….

    .

    • Merci pour ce message!

      Le trail a beau être un plaisir avant tout, j’avoue me prendre parfois au jeu de la compétition et je suis donc amené à me pousser dans mes retranchements.

      Mais je cherche aussi à respecter la nature et mon corps, notamment dans l’alimentation, et tes remarques sont très intéressantes sur le sujet.

      Je vais continuer de tester et d’apprendre, en toute humilité et en acceptant les défaillances de mon corps et de mon mental. Je crois que c’est aussi pour ça que j’aime le trail (en plus de la beauté des paysages bien sûr).

      Au plaisir,

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